En savoir plus Life 2

Le programme Life Apron II (2004-2010)

Pour en savoir plus

  • Une connaissance approfondie de l’aire de répartition de l’espèce

En 2004, la connaissance sur la répartition des populations était partielle : il était donc indispensable de rechercher l’apron et de préciser ses limites de répartition. Autre nécessité, la création d’un observatoire apron : cette vigie informe les gestionnaires de cours d’eau sur la situation de l’apron afin d’adopter des mesures de gestion adaptées. L’observatoire sert également à caractériser les milieux de vie de l’apron et à comprendre, grâce à un suivi sur le long terme, les évolutions démographiques de chaque population.

De 2005 à 2009, près de 300 kilomètres de cours d’eau ont été prospectés par l’Onema et une vingtaine de stations ont été suivies annuellement pour compter les individus (étude des populations) et effectuer des mesures sur les habitats de l’apron (paramètres physico-chimiques, hydrobiologiques, morphologiques). Cet important travail a permis de relativement bien cerner l’aire de répartition de l’espèce en France et les caractéristiques physiques des cours d’eau abritant l’apron.

En 2009, l’apron du Rhône était présent sur 240 kilomètres de cours d’eau environ, soit 11% de son linéaire historique présumé (2200 kilomètres).

  • Des tests de reproduction artificielle concluants.

Le Muséum d’histoire naturelle de Besançon, partenaire du programme, a mené depuis 2005 des essais de reproduction artificielle de l’apron.

Trois années de travail ont abouti, en 2008, à l’éclosion de milliers d’alevins. Les paramètres d’élevage étant mieux cernés, l’expérience a été renouvelée en 2009. Ces travaux ont confirmé la faisabilité de la reproduction artificielle d’aprons et permis de mieux connaître cette espèce. Les aprons qui en sont issus ont été utilisés lors d’études hydrodynamiques pour la conception de passes adaptées à l’apron,  pour sensibiliser le grand public par leur exposition en aquariums, puis la majorité d’entre eux a rejoint le milieu naturel lors de réintroductions pilotes sur la Drôme.

Des techniques aquacoles originales ont pu être mises au point.

Alevin d’Apron à 3 jours.

Résultats de l'opération

1700 aprons réintroduits dans la Drôme

Compte tenu de la menace d’extinction pesant sur l’apron, le premier programme Life préconisait l’expérimentation de la réintroduction afin d’augmenter les chances de survie de l’espèce à long terme. L’objectif étant à la fois de déterminer la faisabilité et l’intérêt de ce type d’opération afin d’envisager, ou non, d’autres réintroductions sur des bases plus objectives.

Une expertise de l’Université Lyon I’a identifié un site prioritaire pour mener cette expérimentation : la Drôme. En effet, la population d’aprons y a rapidement décliné ces dernières décennies. Les causes de cette raréfaction ? Les extractions et curages à grande échelle dans les années 1980-1990, les prélèvements d’eau pour l’irrigation puis la construction d’un seuil près de la confluence en 1996. La population de la Drôme n’avait que très peu de chances de se maintenir, en raison de sa faible densité et de la dispersion des rares individus restants.

Trois opérations-pilotes ont été menées. En 2006, une quarantaine d’individus ont été relâchés, issus des essais de reproduction et d’une translocation après une pêche de sauvetage sur la Durance ; en 2008 et 2009, les bons résultats de la reproduction à Besançon ont permis la réintroduction de plus de 1600 alevins en deux opérations. Durant ce programme, environ 1700 aprons, au total, ont donc rejoint les eaux de la Drôme.

Le suivi de ces opérations a confirmé le maintien d'individus d'une année sur l’autre. Le retour d'expérience de ces opérations sera complet lorsque la reproduction ou non pourra être confirmée.

Cinq passes à poissons pour la libre circulation de l’apron

Objectif phare du programme, ces travaux visaient à décloisonner les cours d’eau afin de rétablir la circulation piscicole et ainsi permettre un meilleur brassage génétique optimisant les chances de survie de l’apron. Dimensionnées de façon à ce que l’ensemble des poissons puisse circuler, ces passes bénéficient donc à toute la faune piscicole.

Au préalable, une étude du Groupe d’hydraulique appliquée aux aménagements piscicoles et à la protection de l’environnement (GHAAPPE) a défini les dimensions de passes adaptées à l’apron. Parallèlement, sur la base des prospections de l’ONEMA, des secteurs prioritaires de restauration de la continuité écologique ont été déterminés et l’équipement de cinq ouvrages sur la Loue, l’Ardèche et la Drôme a été entrepris.

Sur la Loue, l’aménagement du seuil de Quingey garantit désormais le libre déplacement sur 16 kilomètres.

Sur la Drôme, le seuil de Livron, maintenant doté d’une rivière artificielle de contournement, a rétabli la circulation de l’ensemble des poissons sur la Drôme aval.

Sur l’Ardèche, trois seuils ont été équipés de passes à bassins. L’aménagement des seuils de Vallon-Salavas et Gos a permis de rallonger le linéaire décloisonné de l’Ardèche dans sa partie aval de 1,5 km. L’équipement du seuil de Lanas qui constitue actuellement la limite amont de répartition de l’apron permet d’ouvrir à la recolonisation 20 kilomètres de cours d’eau occupés historiquement et offre au total un linéaire décloisonné de 35 kilomètres environ.

Les tests de mise en eau et le contrôle du fonctionnement hydraulique des ouvrages se sont tous avérés satisfaisants.

La communication et la sensibilisation du public

Pour faire connaître l’espèce et le programme de conservation, des actions de communication ont été mises en œuvre.

Ouverture d’un site Internet www.apron-du-rhone.fr.

Pour le grand public, édition d’un dépliant diffusé à 30 000 exemplaires et réalisation d’une exposition  « Sauvons l’apron du Rhône » (quatre panneaux et une borne interactive) présentée sur dix sites répartis sur l’ensemble du bassin du Rhône.

Pour les enfants, réalisation d’une exposition, d’une fiche jeu diffusée à 20 000 exemplaires et création/animation d’ateliers.

Publication de lettres d’informations.

Participation à la première version d’un film « Apron, une espèce en voie de disparition ».

Journées événementielles (comme la fête de l’apron et de l’eau à la gare des Ramières), conférences,  articles et communiqués de presse…

Création d’un espace muséographique dédié à l’apron à la réserve naturelle de la gare des Ramières.

Des aprons vivants sont exposés à l’aquarium du Muséum de Besançon depuis le début du programme (photo), ainsi qu’à l’aquarium du lac du Bourget. Avec le succès des reproductions, la gare des Ramières est également devenue un site d’exposition, tout comme le centre nature Les Cerlatez  en Suisse.

Près de 400 classes, soit plus de 6 000 enfants, ont été sensibilisées par des animations et/ou journées événementielles à la préservation de l’apron du Rhône.

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